Ce mardi, les membres du Parlement européen ont voté pour accélérer la rénovation énergétique des bâtiments et la construction de bâtiments neufs neutres en carbone à partir de 2028. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet législatif dévoilé en décembre 2021 par la Commission européenne pour améliorer la performance énergétique des bâtiments. En effet, les bâtiments représentent 36 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE.
Le texte voté prévoit que tous les bâtiments neufs soient neutres en carbone dès 2028, grâce à une consommation modérée et un chauffage par énergies décarbonnées. En outre, le projet entend s’attaquer aux logements anciens en encourageant leur rénovation pour atteindre la classe E dès 2030 et la classe D en 2033 sur l’échelle de performance énergétique. Pour les bâtiments non résidentiels, les objectifs sont fixés à 2027 pour la classe E et 2030 pour la classe D. La lettre G sur cette échelle désigne les passoires thermiques. L’objectif final est de parvenir à un parc immobilier « zéro émission » dans l’UE d’ici 2050.
Cette proposition est à la fois juste et réalisable
Le plan adopté par le Parlement européen est bien plus ambitieux que ce que proposait initialement la Commission européenne. En effet, le projet vise à atteindre au moins la classe F pour les logements existants d’ici 2030, puis la classe E en 2033, des objectifs plus contraignants que la position adoptée en octobre par les États membres. Ces derniers avaient fixé l’objectif de bâtiments neufs « zéro émission » en 2030, sans approuver les exigences de classes énergétiques pour les bâtiments existants, jugeant ce critère trop variable d’un pays à l’autre. Ils avaient proposé plutôt un seuil maximal de consommation d’énergie par m2.
Le projet de loi prévoit également l’interdiction des systèmes de chauffage à combustibles fossiles d’ici 2035, ainsi que l’obligation pour tous les nouveaux bâtiments d’être équipés de panneaux solaires dès que c’est « techniquement et économiquement réalisable » d’ici 2028. Selon le rapporteur du texte, l’euro-député irlandais Ciaran Cuffe (Verts), ces mesures permettront de réduire les émissions de carbone, les factures d’énergie, la dépendance aux hydrocarbures importés et stimuleront l’emploi et l’industrie. En somme, il s’agit d’un plan juste et réaliste.
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